Les cartes répondent à des besoins très différents : croyance, possession, déplacement, navigation ou représentation urbaine. Voici un panorama clair des grandes familles cartographiques et de leurs usages.
Les cartes du monde (mappae mundi)

Aux siècles médiévaux, les mappae mundi mêlaient géographie, théologie et symbolisme : elles racontaient une vision du monde autant qu’elles décrivaient un territoire. À l’époque des grandes découvertes, ces cartes évoluent vers des mappemondes plus techniques et maritimes, d’abord réservées à des commanditaires riches puis largement diffusées avec la gravure et l’impression.
Les plans cadastraux : propriété et fiscalité

Les plans cadastraux servent à délimiter, identifier et évaluer des parcelles. Ils ont été essentiels pour la collecte d’impôts et la gestion des terres par les institutions (Église, seigneuries, administrations). Avant le cadastre moderne (loi de 1807 en France), on utilisait des censiers, terriers ou compoix, registres souvent très détaillés selon les régions.
Les cartes routières : guider les déplacements
Représenter un itinéraire d’un point A vers un point B est une des fonctions les plus anciennes de la cartographie (utilisée dès l’Antiquité). Les cartes routières modernes se structurent pour la lisibilité et la navigation terrestre. En Angleterre, John Ogilby (fin XVIIᵉ) standardisa la présentation des itinéraires ; plus tard, John Cary et d’autres perfectionnèrent ces relevés et la représentation du réseau routier.
Les cartes marines : periplus, portulans et navigation

Le commerce maritime a été un puissant moteur d’innovation cartographique. Les premiers guides côtiers, periplus puis portulans indiquaient ports, mouillages et écueils. L’introduction du compas magnétique aux XIIIᵉ–XIVᵉ siècles, puis la notion de loxodromie, transformèrent ces cartes en outils pratiques pour la navigation. La gravure en taille-douce, à partir du XVIᵉ siècle, a fixé des standards de production durable pour les cartes marines.
Les cartes de villes : plans verticaux et vues en élévation
Les représentations urbaines se déclinent en trois formes principales : plan vertical (vue de dessus), vue à vol d’oiseau et vue en élévation. Les plans verticaux favorisent la lisibilité des rues et adresses ; les vues en élévation ou à vol d’oiseau sont plus esthétiques et utiles pour des présentations historiques ou touristiques, mais exigent des choix graphiques pour gérer la perspective et les distances.
Conclusion
Ce classement montre la richesse fonctionnelle de la cartographie : administration du territoire, guidage des voyageurs, sécurité maritime, représentation urbaine ou narration symbolique. Chaque type de carte répond à un besoin précis et porte l’empreinte des techniques et des sociétés qui l’ont produite.
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FAQ
Qu’est-ce qu’un portulan ?
Un portulan est une carte marine médiévale/début moderne indiquant les côtes, les ports, les mouillages et les dangers. Conçus pour la navigation côtière, les portulans intègrent souvent des rhumbs (lignes de cap) permettant au marin de viser un angle constant.
Quelle différence entre plan cadastral et carte routière ?
Le plan cadastral détaille la propriété foncière (parcelles, limites, propriétaires) et sert à des fins fiscales et juridiques. La carte routière, elle, est conçue pour le déplacement et la navigation terrestre, affichant routes, distances et services.
Article rédigé par Original Map.